Il lit laborieusement : même les mots outils qu’on retrouve à chaque coin de phrases sont écorchés.
Il les re-déchiffre à chaque fois et ça prend un temps fou.
C’est peut-être le moment de travailler sur la reconnaissance directe des mots fréquents ?
Première publication : Octobre 2014 – Dernière mise à jour : Décembre 2020
Travailler les mots fréquents. Pourquoi ?
Les 45 à 50 mots les plus fréquents de la langue française représentent en moyenne 50% d’un texte. C’est incroyable, vous ne trouvez pas ?
(Pour illustrer mes propos j’ai mis en rouge les mots fréquents dans ce paragraphe : 21/41)
Et si on pousse plus loin, les 600 mots les plus fréquents de la langue française représentent 90% d’un texte.
(Pour comparaison : 60 000 mots dans le Larousse)
On comprend donc toute l’utilité de travailler la lecture rapide, globale et automatique de ces mots fréquents.
(Plus d’infos dans La lecture : De la théorie à la pratique de Gocelyne GIASSON, une bible ce livre !)
Quels mots ?
Voici la liste des 45 mots les plus fréquents donnée dans le document d’accompagnement des programmes « Lire au Cp » :
Jocelyne Giasson a fait une liste similaire mais classée non pas par fréquence mais par ordre alphabétique.
Si on en veut plus (C3), on peut s’appuyer sur La liste de fréquence lexicale du lexicologue Étienne Brunet qu’on trouve gratuitement sur Eduscol.
Elle contient 1500 mots.
Comment fait-on ?
Quelques idées de mise en œuvre pratique ci-dessous :
Les petits carnets « Lire plus vite » CP
Créés par Antoine MICHEL du blog Twitter en Classe
(Vous avez vu le clin d’œil à cet article dans la présentation de ses carnets… quelle mise en abyme ! 😀 )
Les Rapidomo de Rigolett’
(Mots de la liste de Brunet)
Le principe : une vingtaine de mots à lire le plus rapidement possible. Les élèves ont 30 secondes (Trouver un chrono ou un sablier adéquat) pour lire la liste en cochant les mots lus, puis ils colorient leur graphique (autant de cases que de mots lus) pour pouvoir visualiser leurs progrès.
Le petit truc en plus : La pensée de Rigolett’ :
« J’ai vraiment envie d’insister sur l’idée qu’on ne joue pas les uns contre les autres
avec une mise en valeur de l’élève ayant lu le plus de mots)
mais sur l’idée qu’on doit arriver à faire mieux que la fois précédente ! »
Ça me rappelle une de mes affiches ça !
Les mots miroirs de Michelle Dupuis
(Mots de la liste de Giasson)
Si on veut complexifier un peu l’exercice (ou pour amuser les Mc Gyver en herbe) c’est parfait !
Les élèves placent un mot devant le miroir et essaient de le lire.
Ils peuvent faire deux piles :
- Une pile pour les mots qu’ils peuvent lire facilement
- et une autre pile pour les mots qui sont difficile à lire.
Puis recommencer avec la seconde pile uniquement.
Si on veut travailler la rapidité de lecture, moi je travaillerais sur des listes de mots plutôt que sur des mots isolés.
Fichier téléchargeable gratuitement, il suffit de s’inscrire sur le site (Une vraie mine…)
Les monstres gloutons de dixmois
Le but du jeu est de nourrir le plus rapidement son monstre glouton.
Chaque mot lu est placé sur la grille.
Le premier à avoir rempli sa grille a gagné.
Pour des cycle 3 je ne jouerais pas chacun son tour mais tous en même temps.
Le plus rapide a gagné. Du coup le volume de mot lus par élèves en un laps de temps donné est beaucoup plus important.
Par contre l’arbitre (maître ou élève) doit être super attentif. Prévoir plusieurs arbitres peut-être ?
Lecture flash
Le principe est simple :
On montre très rapidement un mot, l’élève doit le lire très rapidement, puis on passe au suivant.
On peut le faire avec des « flash cards » c’est à dire tout simplement un bout de bristol avec le mot écrit dessus.
On peut aussi utiliser un logiciel qui fait défiler les mots. Par exemple Mot-Flash qui est gratuit et tout simple.
On peut saisir sa liste de mots et régler la vitesse de défilement en fonction du niveau de l’élève (et de ses progrès : se rendre compte qu’on arrive à aller de plus en plus vite c’est valorisant et motivant !)
Vous connaissez un autre logiciel de ce genre ? (Peut-être un peu moins austère ?)
Sinon, plus simple, les vidéos youtube de Brigitte Prof mais là du coup on ne personnalise rien du tout :
Un chemin de mots
On écrit les mots au sol, sur des post-it ou du bristol scotché ou alors directement par terre avec des crayons Lyra triple one ou Stabilo Woody (ça s’efface tout seul à l’eau après) ou à la craie dans la cour de l’école.
Le but du jeu : sauter d’un mot à l’autre le plus rapidement possible sans faire d’erreur (sinon on retourne au départ) et battre son propre record.
Une fois n’est pas coutume, le but n’est pas d’être meilleur que les autres mais d’être meilleur que la personne que vous étiez hier.
Et nous voilà une fois de plus dans de l’apprentissage multisensoriel.
Marie Bastie, (@merrypont sur Twitter et super maitresse E) a partagé une idée un peu similaire, de sa collègue Bernadette (qui est très chouette !) :
#VuChezMesCollègues Les élèves marchent sur les pas et lisent les mots-outils à chaque fois qu’ils entrent en classe. Papier plastifié, mais pas fixé au sol, seulement posé (elle change les pas de place régulièrement)
Un peu le même principe avec des mains (tope là !) à l’école de crevette :
Tapettes à mots
On étale des étiquettes-mots sur la table. On annonce un mot, le premier qui tape dessus gagne l’étiquette.
Avec des tapettes à mouche c’est encore plus rigolo :
Par contre il faut que les élèves qui jouent ensemble aient des niveaux comparables.
Ou alors chaque élève a ses propres étiquettes devant lui, ceux qui sont plus à l’aise en ont plus, du coup le mot cible est plus difficile à trouver : et oui, avoir pareil, ce n’est pas toujours juste !
Pyramides de mots
Les mots sont écrits sur des gobelets (en carton c’est plus stable… mais plus difficile à trouver).
Les élèves doivent lire le plus de mots possible dans le temps imparti.
Pour chaque mot lu, ils conservent le gobelet et construisent une pyramide devant eux avec.
Soit on joue pour battre son propre record, soit on transforme le jeu en un jeu coopératif et tous les élèves œuvrent à la construction d’une seule pyramide (qui devra être plus haute que celle de la dernière fois).
Si on préfère jouer à celui qui aura la plus haute pyramide, pour éviter que les plus forts gagnent toujours, on peut introduire quelques gobelets marqués « Badaboum » qui permettent de faire tomber la pyramide d’un adversaire.
Tableau de progrès
Le plus important à mon sens, c’est que les élèves puissent savoir ce qu’on attend d’eux, ce qu’ils savent déjà, ce qu’ils doivent encore apprendre et qu’ils puissent visualiser leur progrès. (Voir l’article Aider les élèves à mesurer leurs progrès : comment ? à ce sujet)
Je verrais bien un petit test rapide à faire régulièrement. Par exemple la lecture chronométrée d’une liste comprenant les mots qu’on souhaite faire apprendre. On note à chaque fois le temps et le nombre d’erreurs, un peu à la manière des tests de Fluence (voir ici). Avec un graphique ça serait encore plus visuel.
Je vous mets un document maison très vite fait… à parfaire sans doute. J’ai pris les 120 mots les plus fréquents dans la liste de Brunel. Ils sont classés du plus fréquent (liste 1) au moins fréquent (liste 6) (chaque élève ne remplit pas tout, on cible avec lui ce qui est pertinent en fonction de son niveau)
Télécharger « Tableau de progrès mots fréquents.pdf »
La fiche peut aussi servir de référentiel à emmener à la maison pour réviser.
Egalement pour mesurer ses progrès et le chemin restant à parcourir, Prof Ninoche a adapté mon tableau de progrès pour la lecture des mots outils au CP :
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