Pour qui ?

Pour le lecteur débutant, en GS, en CP…

Mais aussi pour cet élève qui a laborieusement appris à lire les sons simples mais qui sue à grosses gouttes face aux sons complexes (ou, on, oi… et ne parlons pas des fabuleux oin, ouille, ien…)

Pour celui qui peine toujours à lire malgré (Cochez ce que vous voulez) :

☐ Les nombreuses séances d’APC, d’orthophonie ou de remédiation avec la maîtresse E

☐ Les heures de décloisonnement en classe de CP pour la lecture

☐ Le maintien en CP (ou en CE1)

☐ L’acharnement de la maîtresse de CP, de celle de CE1, de ses parents, de la dame qui vient lui donner des cours de soutien à la maison…

Et bien parfois parfois, le petit déclic peut venir d’un livre (suivi de nombreux autres). Mais pas n’importe quel livre…

Pour quoi faire ?

Ces élèves ont besoin d’un livre :

• Qui est un vrai livre, avec une vraie histoire ni bébé ni cucu,
• Qu’on peut lire seul, sans l’aide de qui que ce soit,
• Qu’on peut lire facilement, sans suer à grosses gouttes,
• Qu’on peut comprendre, sans avoir à relire 17 fois la même phrase.

Le soucis, c’est que lorsqu’on est face à un petit lecteur qui ne reconnait que peu de sons, trouver un tel livre ce n’est pas une mince affaire.

J’ai longtemps cherché… mais depuis quelques années, les collections de livres de premières lectures se sont multipliées.

Quel(s) livre(s) ?

De nombreux auteurs se sont attelés à rédiger des textes avec des sons simples uniquement (puis avec les premiers sons complexes pour les niveaux suivants).
Je ne vais vous parler que des collections qui me plaisent le plus et que j’utilise régulièrement avec mes élèves.

La collection “Regarde, je lis !” de Nathan

Les + de la collection “Regarde, je lis !” :

• Des livres bien écrits : des histoires sympas, de vraies intrigues, de l’imaginaire… écrire un texte sans utiliser de sons complexes, ce n’est pas donné à tout le monde. Eric Battut a relevé le challenge avec brio !
• Une collection qui s’est bien étoffée au fil des années. Sur la photo ci-dessous : ma collection perso, qui n’est pas tout à fait complète !
• Les mêmes personnages (Noé et Mila) dans tous les albums, que les enfants ont plaisir à retrouver.
• Une mise en page adaptée aux lecteurs débutants : gros caractères, sans sérifs, bien espacés, composition aérée, lettres muettes grisées…
  Un texte parfaitement adapté aux élèves qui rencontrent des difficultés en lecture (dys ou pas)
• La possibilité d’évoluer vers deux autres niveaux :
  Niveau 1 : Sons simples
  Niveau 2 : On ajoute les digrammes : ou, oi, on/om, in/un, an/am, en/em, ai, ei, er/ez, au, eu… et les deux trigrammes eau et oeu.
  Niveau 3 : Tout le reste

Les – de la collection “Regarde, je lis !”  :

• Quand j’ai écrit cet article en 2018, je regrettais le peu de titres disponibles. Ce n’est plus du tout le cas. Je recommande vraiment cette collection !

La Collection VIVE de Laurence PIERSON, aux éditions Samir

Je vous ai déjà parlé de Laurence Pierson, au sujet de son blog sur l’écriture : Ecriture Paris. Elle a également publié une collection de petits livres chez l’éditeur Samir.

Ce qui est super avec la collection VIVE :  

• Des histoires agréables à lire là encore : pas trop répétitives, et pas tirées par les cheveux contrairement à ce qu’on trouve dans certains manuels de lecture CP (Pensée pour toi mon cher Ratus !)
• Une présentation bien adaptée.
• Des illustrations modernes et sympas qui soutiennent la compréhension.

• La possibilité d’évoluer progressivement :
  • du niveau 1 (sons simples + les mots outils suivants : un, est, elle)
  • vers les premiers sons complexes avec le niveau 2 (sons simples + son complexe ou + les mots-outils suivants : un, est, elle)
  • Puis le niveau 3 (sons simples + sons complexes ou, on, an + les mots-outils suivants : un, est, elle, les, des)

Ce que je regrette :

• Qu’il n’y ait pas plus de titres dans la collection ! Je les adore vraiment.

La collection J’apprends à Lire avec Sami et Julie chez Hachette

Ce qui est chouette :

• Des caractères adaptés à tous les élèves, lettres finales muettes sont grisées, les liaisons sont signalées par un arc de cercle.
• Un tout petit prix : 2,95€. De quoi créer un 1er rallye lecture très accessible.
• On retrouve les mêmes personnages dans les différents livres et les enfants les adorent.
• Des histoires marrantes et proches des intérêts des jeunes lecteurs.
• Possibilité de poursuivre avec les niveaux suivants qui abordent les sons complexes :
  • Niveau 1 : Sons simples + mots-outils suivants : et/est, un/une
  • Niveau 2 : Sons simples + Différentes valeurs des lettres C, S et G + Sons complexes : PH, OU, ON, AN/EN, OI, OIN, IN, EI/AI, EU/OEU, ER/EZ/ET + mots-outils suivants : : les/des/mes/tes/ces, ils/elles
  • Niveau 3 : On ajoute le reste des sons complexes.

Les p’tits trucs qui me chagrinent :

• La référence permanente au niveau officiel très normé : “Début CP, milieu CP, fin CP…” Flûte alors ! Laissons chaque petit lecteur avancer à son rythme. D’autant que ces livres sont vraiment parfaits pour certains lecteurs de CE1 (voire plus) qui n’ont franchement pas besoin qu’on leur rappelle (une fois de plus) qu’ils lisent comme des élèves de CP.
• Certaines histoires sont un peu trop descriptives : le texte ne fait que répéter ce qu’on voit dans les illustrations.

Le premier recueils de textes progressifs des Alphas

Ce sont les premiers que j’ai utilisés. Je les conseille seulement pour des enfants qui connaissent déjà les alphas. Sinon les histoires risquent de ne pas les passionner.

Et puis ce sont des recueils de 11 et 9 textes. On n’a donc pas l’avantage de l’effet “Vrai livre que je suis capable de lire tout seul en entier”

Le petit truc qu’on ne retrouve nulle part ailleurs : Les illustrations figurent au dos des textes qui leur correspondent. En effet, d’après les auteurs, l’objectif n’est pas que l’enfant s’aide de l’image pour inventer un texte probable mais qu’il commence par lire le texte qui lui est proposé avant de vérifier avec l’image si l’exercice de lecture s’est effectué correctement.

Livres à lire à qui ?

Avant tout, à soi. Première étape à ne pas négliger.

Puis, trouver quelqu’un de confiance, qui ne jugera pas. Par exemple son chien (ou tout autre animal). Je ne plaisante pas, plus d’infos dans l’article sur Les chiens de Lecture

On peut aussi envisager de lire à son petit frère, sa petite sœur, ses camarades de maternelle…

Et si je veux utiliser mes propres textes ?

C’est possible aussi. Pour mesurer la part de texte déchiffrable, on peut utiliser la plateforme Anagraph :

C’est une application en ligne, vraiment bien faite et intuitive, qui colore le texte en fonction des graphèmes qui sont déchiffrables ou non pour votre classe :

Les graphèmes déjà étudiés en rouge
Les mots déjà étudiés en vert
et les graphèmes non étudiés en noir
En gris, les graphèmes muets non étudiés

Elle vous donne également le pourcentage de texte déchiffrable.

Il suffit de cocher les graphèmes étudiés en classe dans la partie de gauche. Elle peut même tenir compte des mots outils mémorisés. 

Ça laisse la possibilité de remplacer assez facilement les mots non-déchiffrables par des mots déchiffrables pour simplifier le texte.

Et là où ça devient encore plus intéressant, c’est pour créer des textes sur-mesure en fonction des graphèmes reconnus par l’enfant (Pour un ou quelques élèves en particulier. Parce que pour une classe entière ça devient mission impossible !)

Et vous ? Vous avez d’autres références à nous proposer ?