Article en cours d’écriture.
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Et pour vous faire patienter, voici quelques poèmes qui vous permettront de commencer :
Mon chapeau
Quand je mets mon chapeau gris
C’est pour aller sous la pluie.
Quand je mets mon chapeau vert
C’est que je suis en colère.
Quand je mets mon chapeau bleu,
C’est que ça va déjà mieux.
Et je mets mon chapeau blanc
Quand je suis très content.
Henri Dès
Avez-vous vu ?
Avez-vous vu le dromadaire
Dont les pieds ne touchent pas terre ?
Avez-vous vu le léopard
Qui aime loger dans les gares ?
Avez-vous vu le vieux lion
Qui joue si bien du violon ?
Avez-vous vu le kangourou
Qui chante et n’a jamais le sou ?
Avez-vous vu l’hippopotame
Qui minaude comme une femme ?
Avez-vous vu le perroquet
Lançant très haut son bilboquet ?
Avez-vous vu la poule au pot
Voler en rassemblant ses os ?
Mais moi, m’avez-vous bien vu, moi,
Que personne jamais ne croit ?
Maurice Carême
Chanson du possible
Un oiseau sous la mer
Qui marche à petits pas
Cela ne se peut guère
Cela ne se peut pas
Un marchand de biftèques
Qui les donne pour rien
Cela ne se peut guère
Cela ne se peut point
Un général qui crie
À bas la guerre à bas
Cela ne se peut mie
Cela ne se peut pas
Mais un rat bicycliste
Un poisson angora
Un chat premier ministre
Un pou qui met des bas
Une rose trémière
Qui fait des pieds de nez
Tout cela se peut ma chère
Il suffit d’y penser.
Jean Rousselot
Pas besoin
La trompe de l’éléphant,
c’est pour ramasser les pistaches ;
pas besoin de se baisser.
Le cou de la girafe,
c’est pour brouter les astres ;
pas besoin de voler.
La peau du caméléon,
verte, bleue, mauve, blanche, selon sa volonté,
c’est pour se cacher des animaux voraces :
pas besoin de fuir.
La carapace de la tortue,
c’est pour dormir à l’intérieur :
même l’hiver
pas besoin de maison.
Le poème du poète,
c’est pour dire tout cela
et mille et mille et mille autres choses :
pas besoin de comprendre.
Alain Bosquet
J’ai trouvé dans mes cheveux
J’ai trouvé dans mes cheveux
Une souris bleue.
Dans mes cheveux une souris bleue ?
Encore bien heureux qu’il n’y en ait pas deux.
J’ai trouvé dans ma manche
Une souris blanche.
Dans ma manche une souris blanche ?
Dans mes cheveux une souris bleue ?
Encore bien heureux qu’il n’y en ait pas deux.
J’ai trouvé dans mon pantalon
Une souris marron.
Dans mon pantalon, une souris marron ?
Dans ma manche une souris blanche ?
Dans mes cheveux une souris bleue ?
Encore bien heureux qu’il n’y en ait pas deux.
J’ai trouvé dans mon oreille
Une souris groseille.
Dans mon oreille, une souris groseille ?
Dans mon pantalon, une souris marron ?
Dans ma manche une souris blanche ?
Dans mes cheveux une souris bleue ?
Encore bien heureux qu’il n’y en ait pas deux.
Claude Roy
La fourmi
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête,
Ça n’existe pas,
Ça n’existe pas.
Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards,
Ça n’existe pas,
Ça n’existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
Ça n’existe pas,
Ça n’existe pas,
Eh ! Pourquoi pas ?
Robert Desnos
Bientôt je n’aurai plus de voix
Bientôt je n’aurai plus de voix
disait le voiturier
Bientôt je n’aurai plus de chats
disait le châtaignier
Bientôt je n’aurai plus de rats
disait le râtelier
Bientôt je n’aurai plus de poux
disait le poulailler
Regardez ! je n’ai plus de rampe
disait le rempailleur
Mais tous ceux qui ne disaient rien
Tous ceux-là n’en pensaient pas moins
L. Bérimont
La trompe de l’éléphant
La trompe de l’éléphant,
C’est pour amasser les pistaches :
Pas besoin de se baisser.
Le cou de la girafe,
C’est pour brouter les astres :
Pas besoin de voler.
La peau du caméléon,
Verte, bleue, mauve, blanche,
Selon sa volonté,
C’est pour se cache des animaux
Voraces :
Pas besoin de fuir.
La carapace de la tortue,
C’est pour dormir à l’intérieur,
Même l’hiver :
Pas besoin de maison.
Le poème du poète,
C’est pour dire tout cela
Et mille et mille et mille autre choses :
Pas besoin de comprendre.
A. Bosquet
Poème pour un enfant lointain
Tu peux jouer au caillou :
Il te suffit de ne pas bouger,
Très longtemps, très longtemps.
Tu peux jouer à l’hirondelle :
Il te suffit d’ouvrir les bras
Et de sauter très haut, très haut.
Tu peux jouer à l’étoile :
Il te suffit de fermer l’œil,
Puis de le rouvrir,
Beaucoup de fois, beaucoup de fois.
Tu peux jouer à l’arbre :
Il te suffit de porter quelques fleurs
Qui sentent bon, qui sentent bon.
A. Bosquet
Tu dis
Tu dis sable
Et déjà la mer est à tes pieds
Tu dis forêt
Et déjà le sentier court avec toi vers
le sommet
Tu dis nuages
Et déjà un cumulus t’offre la promesse
du voyage
Tu dis poème
Et déjà les mots volent et dansent
Comme des étincelles dans ta
Cheminée
J.P. Schneider
Le message
La porte que quelqu’un a ouverte
La porte que quelqu’un a refermée
La chaise où quelqu’un s’est assis
Le chat que quelqu’un a caressé
Le fruit que quelqu’un a mordu
La lettre que quelqu’un a lue
La chaise que quelqu’un a renversée
La porte que quelqu’un a ouverte
La route où quelqu’un court encore
Le bois que quelqu’un traverse
La rivière où quelqu’un se jette
L’hôpital où quelqu’un est mort
Jacques Prévert
Dans Paris
Dans Paris, il y a une rue ;
Dans cette rue, il y a une maison ;
Dans cette maison, il y a un escalier ;
Dans cet escalier, il y a une chambre ;
Dans cette chambre, il y a une table ;
Sur cette table, il y a un tapis ;
Sur ce tapis, il y a une cage ;
Dans cette cage, il y a un nid ;
Dans ce nid, il y a un œuf ;
Dans cet œuf, il y a un oiseau.
L’oiseau renversa l’œuf ;
L’œuf renversa le nid ;
Le nid renversa la cage ;
La cage renversa le tapis ;
Le tapis renversa la table ;
La table renversa la chambre ;
La chambre renversa l’escalier ;
L’escalier renversa la maison ;
La maison renversa la rue ;
La rue renversa la ville de Paris.
Paul Eluard
Comme toi
Ainsi va ma vie, ma vie,
pierre, comme toi,
Comme toi
petite pierre, comme toi
pierre légère, comme toi,
Comme toi
chanson qui roule, comme toi
de par les chemins, comme toi
humble caillou, comme toi,
Comme toi
petite pierre, comme toi
humble caillou, comme toi,
Comme toi
qui, les jours de tempête,
comme toi
s’enfonce dans la terre, comme toi
sous les sabots
ou sous les roues, comme toi,
Comme toi
petite pierre, comme toi
humble caillou, comme toi,
Comme toi
qui ne sera jamais la pierre, comme toi
d’une Bourse des affaires,
comme toi
ni la pierre d’un palais,
ni la pierre d’une église,
ni la pierre d’un tribunal,
comme toi,
comme toi
pierre aventurière, comme toi,
Comme toi
peut-être faite comme toi,
Comme toi
juste pour une fronde,
comme toi
petite pierre, comme toi,
Comme toi…
Leon Felipe
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