Pour bien écrire, les doigts doivent s’agiter, le bras doit glisser. Sinon c’est inconfortable et peu efficace.
Pour la plupart des enfants, cela va de soit, ils le comprennent de manière implicite, pas besoin de leur expliquer.
Mais parfois, pour d’autres, ça cafouille un peu. Il peut alors être intéressant d’enseigner explicitement ce qu’on doit faire de ses doigts et de son bras pour bien écrire.
Il y a quelques mois, j’ai eu la chance de travailler pour Bic.
Le truc à pois à gauche, c’est moi !
Vous savez ce qui m’a immédiatement convaincu de le faire ? (Ne vous moquez pas !) La possibilité de visiter leur usine en région parisienne. Et je n’ai pas été déçue. Dans la peau de Charlie dans Charlie et la chocolaterie, je suis entrée dans l’antre, non pas du chocolat, mais du stylo. Leni et la « styloterie » c’était moi. Sous mes yeux ébahis :
- Des « rues » dans lesquelles naviguent des petits véhicules chargés de stylos/bouts de stylos,
- d’énormes tuyaux qui passent au dessus de nos têtes, dans lesquels tintent les particules de plastique en chemin vers les machines,
- des milliers de mini-billes de stylo scrutées au microscope d’étapes en étapes, beaucoup d’étapes,
- des machines rutilantes qui assemblent et vomissent des stylos par centaines,
- d’autres qui testent les stylos, traçant automatiquement des figures dignes des meilleurs spirographes…
Un petit aperçu ici :
Bref… de cette collaboration est ressortie, entre autre, une fiche pédagogique qui détaille quelques séances que j’ai conçues pour des élèves de CP qui rencontraient des difficultés en écriture (Mais tout à fait adaptable à n’importe quel niveau).
L’objectif : leur apprendre à bouger leurs doigts et leurs bras efficacement.
Cette fiche a été supprimée du site Bic qui a été entièrement remanié. Je vous mets donc le pdf de ma préparation ici : Les bons gestes pour bien écrire
Dans cet article, je vous parle d’un document que j’ai créé : 15 fiches pour apprendre à gribouiller (en bougeant bien ses doigts !) Vous pouvez le télécharger ici :
Télécharger « Gribouillons Maitresseuh.pdf »
Voici également quelques ressources complémentaires pour chaque axe abordé :
- Délier les doigts
- Bien bouger ses doigts
- Déplacer son bras bras
1. Délier les doigts
(parfait pour les élèves qui ont des difficultés en motricité fine… drôlement handicapant pour accéder à l’écriture)
Laurence Pierson a fait une vidéo avec les monstres à doigts pour apprendre à plier le pouce et à nommer les doigts : C’est l’histoire d’un terrible monstre bien poli, qui salue ses en-cas avant de les dévorer !
C’est une activité que l’on retrouve dans son excellent livre qui vient de sortir : Bien écrire et aimer écrire – Laurence PIERSON chez MDI. Tout ce qu’il faut savoir sur le geste d’écriture, avec une montagne d’idées pratiques. A avoir sous la main à tout prix :
Une autre vidéo avec le même petit monstre :
J’utilise aussi souvent les exercices de motricité des doigts des petites vidéos de Célia Cheynel :
Plus d’infos et des affichettes sur le site Bouge ta plume
On trouve les petites bidouilles pour travailler la mobilité et l’individualisation des doigts facilement et pour pas trop cher sur Amazon :
Les petits monstres, c’est ici
On peut aussi se tourner vers les jeux de société :
Le Finger Twister : la petite roue indique quel doigt poser sur quelle pastille de couleur.
Le jeu de société Doigts malins : On glisse ses doigts su un espèce de boulier et on déplace les boules du bout des doigts pour tenter de reproduire le modèle le plus rapidement possible. Assez marrant !
On retrouve ces propositions et pleins d’autres dans l’excellent livre d’Elise Harwal : 100 idées pour accompagner les enfants dysgraphiques (Un très bon achat si vous cherchez des idées concrètes pour aider un enfant qui rencontre des difficultés en écriture, dysgraphique ou pas)
Enfin, voici une proposition de routine de mouvements avant d’utiliser les crayons/ ciseaux, Par mon ergothérapeute préférée, Josiane Caron Santha
2. Bien bouger ses doigts
Ou comment comprendre que ce sont les doigts qui font tout le boulot quand on écrit (et pas la main)
Pour que les enfants comprennent le principe, les activités de « gribouillage« , c’est l’idéal :
Laurence Pierson en parle dans son livre (toujours le même que dans le paragraphe précédent) Bien écrire et aimer écrire – Laurence PIERSON chez MDI :
Le principe général est le suivant :
- On pose la main, elle ne bouge plus.
- Les doigts gribouillent.
On peut se servir du jeu du yoyo (Vidéo de Célia Cheynel) :
On peut aussi imaginer toutes sortes d’activités de « Gribouillis », comme dans l’activité du champs de fleur de Bic (voir en début d’article) ou dans mes fiches gribouillages (voir en début d’article aussi !)
Plusieurs albums jeunesse peuvent être un point de départ pour travailler ces gribouillis avec les enfants :
A toi de gribouiller, Hervé Tullet
Dans ce livre, tu peux : Faire pousser des fleurs, Soulever des poids très, très lourds, Cracher du feu Et beaucoup d’autres choses ! C’est à toi de gribouiller !
Le livre pour les enfants qui veulent gribouiller des monstres de Thomas LE GUERN
Tiens, qui est cette petite créature mauve et poilue qui nous regarde avec ses yeux tout ronds ? Attachant et pas si effrayant, ce petit monstre invite les enfants à gribouiller dans des formes découpées. En tournant la page, on découvre le résultat : coiffures farfelues, yeux globuleux, dents pointues et griffes crochues. On brosse en gribouillis le portrait de monstres étranges et rigolos. Ludique et interactif, Le Livre pour les enfants qui veulent gribouiller des monstres développe leur créativité. On s’amuse à barbouiller, griffonner et raturer autant qu’on veut. Il est même conseillé de déborder !
A feuilleter sur le site de l’auteur.
pour les plus petits :
Gribouillis gribouillons d’Antonin LOUCHARD
Ce livre présente une comptine. Elle est amusante et les rimes rythment l’histoire. Les illustrations sont divisées en 2 parties sur la page de gauche on voit des dessins expressifs et sur la page de droite on trouve des gribouillis. A la fin du livre, on découvre que ce livre que l’on a tenu dans les mains n’est autre que le cahier de brouillon d’un écolier. Et c’est en lisant le livre non pas jusqu’à la dernière page mais jusqu’à la quatrième de couverture (où l’on trouve une dernière phrase) que l’on s’aperçoit que ce livre peut se lire à l’envers ! D’ailleurs même en observant les gribouillis on voit qu’ils ont un sens, ce sont eux qui annoncent le dessin de la page d’à côté ! Un petit livre très simple … en apparence que l’on découvre très riche si l’on se donne du temps pour le détailler.
3. Apprendre à déplacer le bras
Une fois qu’on sait faire bouger ses doigts, on peut apprendre à faire avancer le bras !
Une fois de plus, je vous renvoie à une précieuse vidéo de Célia Cheynel, dans laquelle elle utilise un cube pour apprendre à déplacer son bras en le faisant glisser, bien à plat sur la table, en évitant à tout prix les « sauts de kangourou » d’un mot à l’autre. (Moi j’utilise une petite voiture mais c’est le même principe) :
Sur Bouge ta plume, on peut trouver les « glissettes » à fabriquer, qui se placent sous le poignet et l’avant-bras. Elles permettent un mouvement facilité et plus fluide.
Et vous ? Vous avez d’autres astuces à partager pour mieux bouger ses doigts et son bras ?
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