Il devient de plus en plus fréquent que les enseignants proposent des adaptations et aménagements en adéquation avec les besoins des élèves :
• Pour les élèves les plus en difficulté dans leur classe.
• Et Parfois aussi pour les élèves les plus à l’aise, pour éviter qu’ils ne s’ennuient, végètent, et/ou fichent un sacré bazar
C’est bien, c’est très bien.
Et si ses adaptations pouvaient servir aussi aux élèves médians ?
Et sans travail supplémentaire ?
Ça serait chouette, non ?
Pour que « Ce qui profite aux élèves en difficultés profite à tous »
Première publication : Août 2018
Des adaptation proposées à TOUS ? Pourquoi ?
Avant de commencer, prenons un exemple assez parlant : la mise en accessibilité des bâtiments pour les personnes à mobilité réduite. De plus en plus de bâtiments ont des rampes d’accès, des ascenseurs… Le faire systématiquement permet à beaucoup d’autres usagers d’en profiter : le papa avec sa poussette, la petite dame avec son caddy… chacun emprunte la voie qui lui convient le mieux, sans se poser de question.
Pourquoi ne pas faire pareil pour les apprentissages ? Mettre à disposition de tous, sans se poser trop de questions.
Je m’explique :
Les élèves lambda, sans difficultés particulières, semblent n’avoir besoin d’aucune attention particulière.
Ce qui est proposé dans les manuels est à leur portée. Ni trop dur, ni trop facile.
Mais, imaginez : si on leur proposait d’utiliser, quand ils le souhaitent, certaines adaptations mises en place pour les plus en difficulté. Par exemple :
Je vois 2 principaux avantages :
- Pas de jalousie, pas de gêne à bénéficier d’adaptations… libre accès à TOUS. Chacun utilise ce dont il a besoin.
- Pour les élèves médians : Leurs facultés peuvent être décuplées. Ceux qui doivent compenser beaucoup pour obtenir des résultats moyens sont libérés de certaines gênes (attentionnelles, visuelles, auditives…) et peuvent alors apprendre plus sereinement, de manière plus efficace.
On facilite les progrès de TOUS.
Pas besoin d’identifier précisément les besoins de chacun de ses 25/30 élèves : on laisse la liberté à chacun d’utiliser ou non les aides proposées.
Si on leur en laisse l’occasion, les enfants sont tout à fait capable de savoir quel outil, quel support, quelle méthode leur permettra d’apprendre le mieux possible.
On retrouve cette idée dans un extrait de l’ouvrage suivant :
Favoriser l’attention par des stratégies sensorielles de Sonya Côté, ergothérapeute – Editions Chenelière
(Merci Pirouette Editions pour l’envoi)
Concrètement, on fait comment ?
On peut commencer tout simplement par une “Table d’aide” comme le propose Julie dans les commentaires.
Une table en fond de classe, à libre disposition de tous et sur laquelle on peut trouver des outils, des documents, du matériel… utiles pour réaliser la tâche demandée.
Chaque élève pourra alors aller chercher ce dont il a besoin.
Pour aller un peu plus loin : la CUA
Si tout ceci vous intéresse, je vous conseille d’aller creuser du côté de La Conception Universelle de l’Apprentissage (CUA).
Une petite vidéo pour commencer si vous voulez (dans laquelle j’ai trouvé l’exemple de l’accessibilité des bâtiments)
La Conception Universelle de l’Apprentissage (CUA) part du principe qu’il n’y a pas d’élève type. La variabilité est la règle. Les différences se retrouvent à différents niveaux :
- Développement
- Forces, aptitudes, talents, habiletés
- Besoins, intérêts, préférences
- Perspectives, contextes, expériences
- Cultures, religions, situations familiales
- Performances scolaires
- Difficultés, troubles et handicaps, incluant les invisibles (stress, anxiété, fatigue, épuisement, etc.)
Pour répondre aux besoin de tous, la CUA propose :
- D’offrir plusieurs moyens de représentation :
- Sur le plan de la perception
(infos visuelles, auditives, kinesthésiques…) - Sur le plan de la langue, des expressions mathématiques et des symboles
(Clarification du vocabulaire, soutien au décodage des textes, illustration des supports, facilitation du passage d’une langue à l’autre etc.) - Sur le plan de la compréhension
(Activer ou donner les connaissances de base, expliciter les stratégies, faire ressortir les caractéristiques essentielles de l’objet étudié etc.)
- Sur le plan de la perception
- D’offrir plusieurs moyens d’action et d’expression :
- Sur le plan de l’action physique
(Faciliter l’accès aux outils de soutien, varier les méthodes d’interaction etc.) - Sur les plans de l’expression et de la communication
(Utilisation de différents supports et outils de communication, par le biais des nouvelles technologies par exemple) - Sur le plan des fonctions exécutives
(Accompagner les élèves dans leur développement, mettre à disposition des outils de soutien adaptés dans ce domaine etc.)
- Sur le plan de l’action physique
- D’offrir plusieurs moyens d’engagement
- Pour éveiller l’intérêt
(Laisser plus de choix individuel, d’autonomie, minimiser les risques et la distraction etc.) - Pour soutenir l’effort et la persévérance
(Souligner l’importance des buts et des objectifs, favoriser la collaboration etc.) - Sur le plan de l’autorégulation :
(Aider les élèves à trouver des stratégies d’auto-régulation, développer les capacité d’autoévaluation etc.)
- Pour éveiller l’intérêt
Vous trouverez bien plus de détails à ce sujet dans le document canadien suivant : La Pédagogie Inclusive : conception universelle de l’apprentissage d’Isabelle Sénecal.
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