Les pictogrammes peuvent aider les enfants qui n’arrivent pas à communiquer, quelle qu’en soit la raison :
- autisme,
- déficience intellectuelle,
- dysphasie
- mutisme sélectif
- difficultés liées à l’apprentissage d’une nouvelle langue
- ou même dans les cas où l’origine n’est pas encore clairement établie (il faudra alors poursuivre les investigations en parallèle de l’aide apportée)
Voici toutes les informations nécessaires pour savoir comment les utiliser à bon escient :
Les pictogrammes ça sert à quoi ?
Les pictogrammes aident certains élèves à s’exprimer ou à comprendre les messages oraux grâce à de petites images très simples. Les enfants peuvent les utiliser à la place des mots qu’ils n’ont pas. On peut aussi les utiliser pour qu’ils puissent nous comprendre par un autre biais que par les mots. (Je pense surtout à certains enfants dysphasiques).
Et même pour ceux qui ont accès au langage oral, les pictogrammes permettent d’avoir un renforcement visuel et de les épauler dans l’apprentissage du langage écrit (consignes par exemple)
Bénéfices de l’usage des pictogrammes
– Donner la possibilité aux enfants de s’exprimer et de comprendre les messages oraux,
– Eviter les frustrations,
– Leur donner un soutien qui les aidera à entrer dans la communication verbale,
– Augmenter leur estime de soi. (Je suis capable de communiquer !)
Je commence par quels pictogrammes ?
Quelques idées en vrac, à adapter aux besoins de l’enfant :
– Les besoins de base (manger, boire, dormir, aller aux toilettes etc.) : surtout pour les élèves de maternelle.
– Les sentiments (Content, triste, en colère…),
– Les gestes du quotidien (Habillement, propreté etc.) On trouve des pictos gratuits sur Hoptoys pour créer des séquences de plusieurs pictogrammes :
– Le matériel de la classe
– Les règles de la classe
– Les différents moments de la journée (récréation, cantine, fin de la classe etc.)
– Les consignes (découper, entourer, colorier…). On peut trouver ces pictos avec des supports chez Orphéécole :
Bien entendu, on ne donne pas tous les pictogrammes d’un coup. On commence avec une petite poignée de pictos (2 ou 3 ?) puis on en introduit de nouveaux au fur et à mesure, en fonction des capacités de l’enfant.
Comment introduire les pictogrammes ?
Ils doivent être présentés au moment où l’enfant en a besoin, en contexte réel.
Au début c’est l’adulte qui va montrer les pictos à l’enfant. Par exemple si on pense qu’il a besoin d’aller aux toilettes, lui montrer le picto correspondant. Et surtout toujours verbaliser pour lui, en même temps que l’on montre le picto. Par exemple : « Tu as besoin d’aller aux toilettes ? Tu veux que je t’accompagne ? »
Par la suite, l’enfant va commencer à utiliser les pictos seuls. A les montrer pour s’exprimer. A ce moment là, la verbalisation pourra devenir « Tu as besoin d’aller aux toilettes. Je vais t’accompagner. » La répétition et l’association du visuel et de l’auditif aident l’enfant à entrer dans le langage oral.
Où trouver des pictogrammes ?
Il existe plusieurs banques de pictogrammes en ligne. Voici celles que j’utilise le plus :
Des pictogrammes d’une simplicité remarquable et très lisible.
C’est un petit logiciel contenant 27000 pictogrammes ! Et en plus il est gratuit.
Il faut quand même faire un peu de tri pour trouver des jolis pictos qui vont vraiment à l’essentiel, simples et sans fioritures, mais tout y est.
Enfin, j’utilise aussi beaucoup un site qui n’est pas une banque de pictogrammes mais d’icones. Les images sont plus attrayantes tout en restant simples visuellement.
Comment utiliser les pictogrammes ?
– En situation de communication courante
– Dans le planning quotidien (les pictos peuvent tout simplement être ajoutés au planning de la classe)
– Dans des mémos pour réaliser certaines tâches. Par exemple pour l’habillage, mettre une petite affichette près du porte-manteau avec les pictos suivants : enfiler ses chaussures, fermer ses chaussures, mettre sa veste, fermer sa veste mettre son bonnet/chapeau/gants… ou pour le passage aux toilettes : se déshabiller, aller au toilettes, se rhabiller, se laver les mains, se sécher les mains…
– Pour la compréhension des consignes de travail : colorier, entourer… le picto peut être imprimé sur la feuille ou bien on peut poser la carte du picto correspondant sur la table.
– Pour les règles de vie de la classe et préciser les comportements attendus et/ou les comportements à éviter.
Comment stocker les pictos dont l’enfant a besoin pour communiquer ?
– On peut fabriquer un petit classeur avec des velcros au dos des pictos (ou de la patafix ? ou des bandes aimantées pour pouvoir les accrocher au tableau si besoin ?) Explications ici.
– On peut aussi stocker les pictos sur un tableau, affiché dans un coin de la classe. Ou dans un porte étiquettes mural comme on en trouve souvent dans les classes de maternelle. Mais l’enfant ne pourra pas l’emmener avec lui (récré, salle de motricité, toilettes, cantine…).
– Autre solution : une petite mallette à cases (On les trouve dans les magasins de bricolage ou sur Amazon)
– Ou bien encore créer un petit éventail avec une attache parisienne ou un anneau de porte-clé (ça permet de les suspendre au crochet à cartable de son bureau)
– Ou dans une pochette à CD
– Pour les petits qui ont peu de pictos : un système avec mousqueton à porter toujours sur soi : La trousse portative Ideo qu’on trouve chez Hoptoys.
– Si vous avez d’autres idées, partagez !
Il ne va pas prendre de mauvaises habitudes et se conforter dans cette communication « muette » ?
Normalement non. On observe généralement que ceci est une aide qui, au contraire, favorise l’entrée dans le langage oral. Il faut cependant faire attention à accompagner le picto d’un mot ou d’une petite phrase qui sera au début prononcée POUR l’enfant… et on l’espère, un jour, PAR l’enfant.
Pour aller plus loin…
On peut compléter l’utilisation des pictogrammes avec les signes de la LSF qui correspondent (C’est le principe du Makaton)
Des petits livres qui peuvent être utiles :
Et vous ? Vous utilisez les pictogrammes ? Pour qui ? Pour quoi ? Comment ?
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