Tu viens d’être nommé sur un poste de maître E pour la 1ère fois (Ou tu t’inquiètes comme un débutant à chaque rentrée 😉 )
A l’heure actuelle, en France :
- On n’apprend pas à être maître E AVANT de devenir maître E
- Mais au mieux PENDANT,
- Voire APRES.
Les premiers temps, c’est vraiment le grand saut vers l’inconnu. Des millions de choses à découvrir, à assimiler, à faire. On se sent un peu (beaucoup) perdu. Et souvent, on a peu de collègues sur qui s’appuyer facilement.
C’est en tous cas ce que j’ai vécu il y a 7 ans, nommée sur un mi-temps de maître E la veille des vacances d’été, sans possibilité de rencontrer mon prédécesseur, ne connaissant aucun autre maître E et ne trouvant que peu de ressources sur lesquelles m’appuyer.
Je reçois souvent des appels au secours de maîtres E débutants qui se posent tout un tas de questions.
Je vais recenser ici mes réponses, qui serviront peut-être à d’autres. Ce ne sont pas des vérités ou un recueil de ce qu’il FAUT faire. Juste ma façon de fonctionner à moi, sur mon secteur de 18 écoles ! (Je suis d’ailleurs totalement ouverte aux critiques constructives)
N’hésitez pas à me poser vos questions à vous en commentaire, je ferai au mieux pour vous répondre.
Un maître E c’est quoi au juste ?
Et comment tu te présentes ?
Voici comment je me présente généralement auprès des élèves (De TOUS les élèves de la classe, même si je ne viens que pour un seul élève) :
« Je m’appelle Leni, je suis une maîtresse E. Je suis une maîtresse mais je n’ai ni élèves, ni classe. (Étonnement général. Je marque une pause… suspens !)
Je peux travailler avec tous les élèves de l’école, de la PS au CM2, avec tous les maîtres/maîtresses et je travaille aussi dans 15 autres écoles (Oh wahoo ! Bon, rassurez vous, mon cas est assez exceptionnel 😉 ).
Mon travail c’est d’éviter que les élèves rencontrent trop de difficultés à l’école.
Bon, des difficultés à l’école, on en rencontre tous à un moment ou à un autre, et c’est normal : certains rencontrent des difficultés pour calculer, lire ou écrire, certains ont du mal à courir vite en EPS ou à rester assis à leur place toute la journée, et d’autres encore ont du mal à se faire des copains à la récré.
Je ne suis pas là pour résoudre toutes les difficultés de tout le monde… c’est trop de boulot et je ne sais pas faire ! Et puis, il y en a que vous pouvez résoudre seuls (C’est ce qu’on appelle apprendre !), il y a en a que le maître / la maîtresse vous aide à résoudre, ou vos parents, vos copains…
Moi, ma spécialité c’est les difficultés pour apprendre à Lire/Ecrire/Compter/Parler… et c’est déjà pas mal !
Mon travail c’est de faire en sorte que les élèves ne commencent pas à avoir ces difficultés (Prévention).
Et si jamais ça arrive quand même, je suis là pour aider les élèves concernés à trouver des solutions (Remédiation).
Et enfin, mon travail c’est aussi de réfléchir AVEC les maîtres/maîtresses à des astuces pour éviter d’avoir trop de difficultés. (Conseil) »
Et voilà donc, les 3 principales missions du maître E (enseignant spécialisé chargé de l’aide à dominante pédagogique) :
- Prévention
- Remédiation
- Conseil
Pour des infos plus précises et plus officielles, je vous renvoie au BO d’août 2014 :
Fonctionnement des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased)
et missions des personnels qui y exercent
Aider les élèves en difficulté, ok…
mais on fait comment ???
Houla… vaste question ! Alors… moi, je vois 4 étapes :
1ère étape : Identifier les difficultés ET les points d’appui.
Je me base sur plusieurs sources d’infos (Pas toutes à tous les coups, ça dépend des données dont j’ai besoin et des possibilités) :
- DU COTE DE L’ENSEIGNANT : (Souvent mon point de départ puisque c’est lui qui fait la demande) : Formulaire de demande d’aide, PPRE, Entretien…
- DU COTE DE L’ÉLÈVE : Observation en classe, Entretien, Évaluation (très spécifique et ciblée et seulement si les évaluations de la classe ne suffisent pas), premières séances « d’observation »
- DU COTE DES PARENTS : Entretien (dans le cadre d’une équipe éducative ou en rendez-vous avec l’enseignant de la classe), questionnaire adressé au parents
- DU COTE DES PARTENAIRES : participation ou lecture des compte-rendu des conseils de cycle EBEP (Élèves à besoins éducatifs particuliers), discussions avec tous les partenaires qui connaissent l’élève : autres membres du RASED, enseignants des années précédentes, directeur, spécialistes extérieur (avec l’accord des parents) etc.
(Je partagerai tous mes documents avec plaisir dans un prochain article : grilles d’entretien, questionnaires, grilles d’observation etc. Si vous êtes intéressés, harcelez-moi régulièrement dans les commentaires pour éviter que j’oublie 😀 )
A la fin de cette étape-là, le plus gros du boulot est fait. Je sais où je vais, tout s’enchaîne plutôt facilement ensuite.
2ème étape : Élaborer un projet d’aide individualisé
Cibler sur quoi travailler, comment, avec quels outils (Quelles méthodes, jeux, matériel etc ?), que mettre en place dans la classe (en accord avec l’enseignant)…
Je note des choses qui me paraissent pertinentes, mais ça évolue toujours en cours de route.
Si jamais je bloque à cette étape pour la mise en oeuvre de mon projet d’aide, je fais appel à mes collègues maîtres E de proximité, qui regorgent souvent d’idées… et de matériel 😉 Mutualisons !
3ème étape : Au boulot !
Le moment tant attendu arrive enfin : on attaque les séances avec les élèves.
Je prends des notes à chaque séance (ou presque) : qu’est-ce qui a marché (ou pas), ce qu’il faut retenir, réutiliser, refaire, revoir… et j’adapte pour la séance suivante.
4ème étape : L’heure du bilan
On arrive à la fin des séances, je fais un bilan avec les élèves. En fonction des situations :
- Évaluation si besoin (pour voir l’évolution par rapport à l’évaluation initiale s’il y en a eu une)
- et/ou entretien avec l’élève : as-tu atteint tes objectifs ? Qu’as-tu appris Que vas-tu retenir ? Qu’aimerais-tu faire pour la suite ? …
Et un bilan avec l’enseignant.
Et on se projette sur les suites à donner en classe ou ailleurs.
Est ce que je vais vivre français/maths toute l’année ?
Effectivement, tes principaux objectifs seront en math et en français. C’est le nerf de la guerre.
Mais rien ne t’empêche de monter des projets d’aide qui font intervenir d’autres domaines en parallèle. Tant que tu as toujours tes objectifs en tête. En général, pour chaque projet d’aide individualisé j’ai 2 types d’objectifs :
- Des objectifs disciplinaires : Les compétences qu’on vise en maths ou français
- Des objectifs transversaux : Acquérir des attitudes et des méthodes de travail pour mieux réussir ensuite en classe.
Tu trouveras, dans l’article suivant, un bon exemple de projet qui allie lecture et sciences/géométrie/art etc. :
Aider les élèves qui n’ont pas d’intérêt pour la lecture :
Lire pour faire
Pour résumer, les compétences visées sont des compétences de français/maths mais les supports utilisés peuvent appartenir à n’importe quel domaine.
Quels thèmes pour les groupes d’intervention ?
Houla… impossible de te faire une liste, il y en a des milliers, des milliards… autant de configurations que de groupes je crois. Et impossible de prévoir ça à l’avance. C’est à bâtir en fonction du groupe que tu auras face à toi.
Voici quand même quelques exemples des projets de groupes que j’ai menés cette année (En ultra résumé) :
Logique – Oser affronter la difficulté
CE1
Une élève très timide et renfermée qui n’osait pas travailler de peur de se tromper et restait paralysée.
Un élève distrait et impulsif qui fuyait le travail de toutes les manières possibles et inimaginables.
Nous avons travaillé avec des casses-têtes Think Fun et Smart Games puis des jeux de logique papier/crayon et enfin des problèmes de recherche (pour s’approcher progressivement des activités de la classe)
Langue orale : Utiliser les indices grammaticaux pour comprendre et s’exprimer
CE1/CE2
2 élèves nés en France mais ne parlant pas français à la maison.
Leurs difficultés persistantes en langue orale faisaient obstacle à leur progression à l’écrit.
Nous avons travaillé avec des jeux de ma propre fabrication pour s’approprier et automatiser l’usage des pronoms personnels, des temps etc. à l’oral.
Même pas peur de l’écrit ! Projet multisensoriel
Fin de GS
Un groupe de 4 garçons :
- Pierre : Très actif et impulsif, saccage ses belles capacités
- Paul : Inhibé, craintif (peur du CP ++), mal à l’aise avec son corps, difficultés à l’oral
- Jacques : Inhibé, difficultés à l’oral
- Louis : Impulsif, vite désorganisé, difficultés à l’oral
Je voulais un projet :
- qui permette d’entrer dans l’écrit autrement que par l’oral uniquement (pour ne pas perdre Paul, Jacques et Louis)
- Mais pas non plus uniquement avec le corps (pour ne pas perdre Paul),
- Assez cadré et qui ne parte pas trop dans l’imaginaire (pour ne pas perdre Pierre et Louis),
- Ludique et s’appuyant sur les réussites (pour embarquer facilement Paul et Jacques sans les apeurer)
- Qui leur permette de bouger (Pour éviter que Pierre ne consomme toute son attention à rester sagement assis)
J’ai donc fait un mix personnel :
- Méthode Jeannot : pour le côté kinesthésique et moteur (En adaptant certaines consignes pour Paul)
- Alphas (qu’ils avaient déjà en classe) : pour le ludique et le côté rassurant du déjà-vu
- Borel Maisonny : pour le gestuel
- Syllamots : pour le ludique, la pédagogie de la réussite, le kinesthésique
Lecture : Contourner les difficultés, se créer des outils d’aide (Écrits ou non)
CE2
2 élèves en grande difficulté en langage écrit, avec de belles capacités par ailleurs.
Débrouillards et volontaires.
La numération, un jeu d’enfant !
CE1
2 élèves effrayés et démotivés par les maths.
Enjeu : retrouver cette motivation et s’amuser avec les nombres pour les apprivoiser et les dompter.
Nous avons utilisé le Uno 60/70/80/90 (J’en ai déjà parlé dans l’article « Aider les élèves qui confondent 60 70 80 90« ) et des jeux du commerce qui nécessitent de maîtriser la numération jusqu’à 100 : 6 qui prend, The Mind, Boutabou.
Pouvoir jouer à un jeu, puis gagner, c’est une force de motivation démentielle !
Et avec les élèves de maternelle ? Comment ça se passe ?
Première chose à faire : Te renseigner sur les priorités d’intervention données par ton IEN. S’il en donne ! Au cours de mes 8 années enseignement en tant que maitresse E, j’ai travaillé avec 7 IEN différents ! Tous avec une manière différente de piloter le pôle ressource (dont le RASED fait partie). Mais un point commun : La maternelle n’a jamais été dans les grandes priorités.
Pour ma part, en règle générale, je participe à tous les conseils de cycle EBEP. Ça me permet de prendre connaissance des élèves à besoin et surtout de pouvoir élaborer des réponses adaptées (adaptations en classe, suivi extérieurs…) en concertation avec les enseignants. J’envoie beaucoup de documents après le conseil, je prête des outils… Je propose aussi parfois une observation en classe pour pouvoir mener un réflexion plus poussée avec l’enseignant, mais je n’interviens généralement pas directement auprès des enfants, surtout en PS, MS.
Pour la GS, c’est un peu différent. Je propose souvent des projets de cointervention en fonction des besoins repérés par les enseignants :
On met en place une évaluation ou observation collective pour cerner les besoins de chaque élève puis on met en place des ateliers par groupes de besoin (souvent un grand groupe d’élèves qui ne rencontrent pas de difficultés particulières, et plusieurs petits groupes en fonction des besoins repérés, un peu comme dans les MACLE)
Enfin, généralement, en fin d’année scolaire (période 5), sur la base des demandes faites par les enseignants, je prends en charge des groupes de GS pour préparer l’entre au CP. Ce sont souvent des élèves qui ont rencontré des difficultés en phonologie ou dans la reconnaissance des lettres. Je travaille avec eux l’entrée dans l’écrit (Avec mes tiroirs à bidules, des activités multisensorielles, les alphas, les syllamots, la méthode Jannot…)
Les relations avec les autres enseignants :
facile ou pas ?
Certains te diront oui, d’autres non…
Voici quelques conseils qui pourraient faciliter la chose :
- Proposer : souvent. Imposer : jamais. Je suis devenue la championne des formulations du genre :
– « Si tu veux, je pourrais… »
– « Est-ce que ça t’aiderait si je… »
– J’avais pensé à… dis-moi ce que tu en penses »
– J’ai eu quelques idées pour… mais je te laisse faire ce qui te parait le mieux. »
– « Je trouverais ça bien de… je te laisse y réfléchir, recontacte-moi si tu es partant » etc
Parce qu’on ne travaille bien qu’avec un enseignant qui est en demande et qui veut avancer avec toi.
Si tu avances seul, tu perds ton temps. - Communiquer, beaucoup. Expliquer pourquoi tu es là, ce que tu fais, ce que tu pourrais faire. Surtout si tes collègues n’ont pas trop l’habitude de travailler avec un maître E.
Discuter, envoyer des mails, laisser des mots sur les tableaux des salles des maîtres… - Ecouter les collègues. Vraiment. Les laisser exprimer ce qu’ils ont à dire. S’intéresser à ce qu’ils t’exposent (même si tu n’es pas d’accord. Tu expliqueras ton point de vue plus tard).
Poser des questions. Et parler après.
C’est le meilleur moyen pour qu’ils t’identifient comme quelqu’un à qui on peut parler.
Et puis certains collègues en ont gros sur la patate, à juste titre. (Classes surchargées, absence d’AESH, cumul des difficultés, absence de soutien et j’en passe) Il faut que ça sorte pour partir sur des bases saines. - Etre patient. Avec certains collègues, le courant va passer tout de suite et vous allez tout de suite être efficaces.
Avec d’autres, ça prendra plus de temps. Le temps de se connaitre, de s’apprivoiser, de prendre confiance.
Comme dans la vie quoi.
Ce temps est nécessaire. Et ce n’est pas un problème. Tu auras bien assez de travail ailleurs.
Chaque chose en son temps.
J’estime qu’il faut au minimum une année scolaire pour être bien installé sur ce genre de poste.
Les maîtres E ont-ils un budget pour commander du matériel ?
Normalement oui. Mais le montant est très très disparate en fonction des secteurs. (Le mieux que j’ai eu : 1€ par élève scolarisé sur l’ensemble de mon secteur. Le pire : 0€.)
Normalement un budget est alloué par chaque commune du secteur d’intervention. Si c’est bien organisé, chacune verse un peu d’argent (proportionnellement au nombre d’élèves), à la commune de ton école de rattachement.
Mais souvent, tu as un petit bout de budget dans telle commune, un autre dans celle-ci et encore un autre dans celle-là.
Pour savoir comment ça fonctionne sur ton poste (et de quels montants tu disposes) : renseigne-toi auprès de la personne qui avait ton poste auparavant. Si ce n’est pas possible, essaye avec le directeur de ton école de rattachement.
Bon à savoir : si c’est une création de poste, ce n’est pas à toi d’aller mendier de l’argent à droite à gauche de commune en commune. C’est à l’IEN de mettre en place le budget.
Petit conseil : Si tu as des budgets séparés pour chaque commune, étiquette tout le matériel acheté avec le nom de la commune qui a payé. Par exemple : « RASED – Trifouillis-les-oies ». Comme ça en cas de redistribution des secteurs ou de suppression de poste, chaque commune peut récupérer son matériel.
Quel matériel dois-je commander ?
C’est une vaste question qui mériterait un article à part entière (un jour, quand je trouverai le temps…)
Mais pour te dépanner dans l’immédiat, voici mes indispensables :
- Du matériel pour créer mon propre matériel ! Du bristol qui passe dans mon imprimante pour faire des jeux sans avoir besoin de plastifier (je n’ai jamais eu besoin de les refaire, c’est bien assez solide comme ça pour l’usage que j’en fais), une perforatrice d’angle (Des cartes plus jolies, qui ne piquent pas les doigts et qui se regroupent mieux), des sachets zip pour stocker mes cartes.
- Du matériel de manipulation pour les mathématiques : jetons, base 10, dés avec différents nombres de faces, matériel Montessori pour la numération : cartes nombres, timbres…, tables de Seguin, bouliers…
- Des sabliers et/ou chronomètres, essentiellement pour la fluence, mais aussi pour d’autres jeux improvisés
- Des tiroirs à bidules
- Des alphas
- Des petits jeux pas très chers, bien pensés pour la lecture : Les jeux Tam Tam, Toutilix, Boom je lis…
- Pour la compréhension : J’utilise beaucoup Lire Lier chez Retz, ou des supports de la vie quotidienne : Lire pour faire
On trouve aussi des choses très intéressantes en ligne, gratuitement. Par exemple :
De quels supports ai-je besoin pour les élèves : cahier, manuel, fichier… ?
Comme tu veux 🙂
Un manuel ou un fichier : non. C’est certain. Ou alors j’utilise ponctuellement ceux de la classe, pour identifier les difficultés rencontrées par exemple. Ou faire le lien entre le travail fait en regroupement d’adaptation et celui fait en classe.
Mais avec le maître E on ne refait pas ce qui a déjà été fait en classe et qui ne marche pas. En travaillant comme ça, on court juste après le retard… qu’on n’arrivera jamais à rattraper.
En tant que maître E, on travaille souvent différemment : Le but est de trouver le déclic, les outils, les stratégies, qui permettront à l’élève de devenir efficace en classe. (Oui pas fastoche, hein !). Pour se faire, on joue, on manipule, on discute…
« Quand un élève ne comprend pas, il n’a pas besoin de plus mais il a besoin de différent » John Hattie
Bref, je m’égare. J’ai déjà essayé plusieurs choses en terme de matériel :
- Cahier
- Pochette avec ou sans elastique
- Porte-vues
- Petits classeurs
Mais souvent, ils sont bien peu remplis. Et personne ne les regarde vraiment.
Du coup, maintenant, je travaille comme ça :
- Des aide-mémoire très succincts, hyper condensés, qu’on colle sur le bureau, qu’on fourre dans sa trousse ou dans sa poche, ou encore qu’on colle dans des lieux très fréquentés à la maison (au-dessus de son lit, dans les toilettes…).
Ces petits papiers sont amenés à disparaître puis-qu’après ils seront dans la tête.
Ils concernent parfois des « savoirs » (Ex : Un mot en orthographe illustrée), parfois des stratégies (Ex : Pour comprendre une consigne, il faut que je l’écoute jusqu’à la fin) et sont souvent illustrés à la va-vite de ma main. (C’est pas toujours réussi mais ça marque les élèves : mémorisation renforcée !)
- Si j’ai besoin d’un support pour les faire écrire, compter etc. j’utilise le support de la classe (cahier du jour, cahier de maths…) Triple avantage :
1. Pas de gachi
2. Tout le monde peut voir et réactiver ce que nous avons fait (enseignant, élève, parents…)
3. Ça laisse la possibilité de faire des aller/retour entre le travail qu’on fait et le travail de la classe.
Attention : C’est mon fonctionnement. Pas forcément le fonctionnement idéal ou celui qui te conviendra ou celui que le jury du CAPPEI préférera. Je te laisse libre de ton choix.
Ça fait quoi un maître E à la rentrée ?
J’avais déjà écrit un article à ce sujet à la rentrée dernière. Tu peux le retrouver ici :
Ça fait quoi une maîtresse E à la rentrée ?
Comment tu fais pour avoir tout ce qu’il te faut dans toutes tes écoles sans avoir un lumbago permanent ?
Alors alors… vaste question… mais après 7 ans d’itinérance en RASED sur 4 secteurs différents, j’ai développé pas mal de stratégies :
- Un cartable à roulettes pour le nécessaire vital : ordinateur, agenda, trousse XXL ou trousses (avec matériel habituellement contenu dans le tiroir du bureau du prof), petit matériel dont je me sers tout le temps (jetons, sabliers, compteurs…)
Pour trouver le cartable à roulette de tes rêves, regarde ici :
COMPARATIF cartables/sacs à roulettes
pour les profs
- Je numérise tout et évite au max le papier. Tout est dans mon ordi. (Voir plus bas la question sur la paperasse)
- Je négocie pour avoir un lieu de stockage sûr dans chaque école où j’interviens. (Ce n’est quand même pas demander la lune).
Donc je laisse sur place tout le matériel nécessaire pour les élèves et moi (jeux, matériel de manipulation, dossier relatif au(x) groupe(s)…) - J’ai souvent un cabas en + de mon cartable, avec le matériel dont j’ai besoin dans plusieurs écoles… mais j’évite au max de me retrouver dans cette situation : Risque d’oublis… et de lumbago !
Je préfère dédoubler le matériel ou emprunter le truc en question pour l’avoir en 2 exemplaires (Appel au prêt par mail collectif, ça marche très bien).
J’utilise les sacs de Supermarché (Super U a fait une super série Asterix l’hiver dernier !). Mais on peut faire plus classe :
- Malgré tout ça, j’ai toujours le coffre de ma voiture qui déborde de matériel pédagogique en tous genres, et je me demande toujours dans quelle école j’ai pu laisser ce truc ou ce machin !
Et les évaluations ? Tu fais comment ?
Avec quels outils ?
J’ai rédigé un article pour expliquer comment j’évalue les élèves en difficulté :
- dans le cadre de la prévention ou de la remédiation
- un individuel et en collectif
- avec des outils étalonnés ou non
C’est par ici :
Comment évaluer les difficultés des élèves ? 15 outils incontournables
Comment faire son emploi du temps ?
Comme on peut ! C’est toujours un sacré casse-tête en fait.
Voici quelques astuces pour y parvenir :
Durée des séances
Prévoir des séances de 45min en moyenne mais adapter ça à la réalité (on n’est pas en situation d’examen du CAPPEI tous les jours !). Ça peut être :
- 30min pour des petits ateliers en classe, ou pour une séance individuelle, avec un seul élève.
- 1h pour des séances riches et variées ou se déroulant dans 2 lieux différents (ex : salle de motricité/classe).
Penser à compter les temps de transfert des élèves.
Dans le cas d’une école séparée en 2 bâtiments, déplacer un groupe de 5 GS en hiver ça peut prendre la nuit des temps (Il même parfois préférable de trouver un autre lieu pour travailler)
Périodicité des séances : 1 ou 2 séances par semaine ? Plus ?
2 séances par semaine, je trouve ça plus efficace :
- Moins de temps perdu à se remémorer ce qu’il s’est passé à la séance précédente.
- Moins de soucis si une séance saute pour x raison, (Avec 1 séance par semaine, on ne voit pas les élèves pendant 15 jours. Ça fait vraiment beaucoup)
Cependant, quand je n’ai pas trop le choix, il m’arrive de programmer 1 seule séance par semaine pour certains groupes, mais plutôt pour les plus grands.
Enfin, pour certains projets spécifiques et massés (MACLE par exemple), il est aussi possible de faire 3 ou 4 séances par semaine
Edit de février 2021 : Au sujet des 2 derniers points, je viens de lire dans la synthèse de la recherche Lire et Ecrire de 2016, au sujet des aides qui ont fait la preuve de leur efficacité : « Celles-ci avoisinent les 40 heures et sont plus utiles si elles sont fréquentes (plusieurs séances hebdomadaires) sur une période resserrée, inférieure ou égale à 20 semaines (Elbaum et al., 2000). La plupart des dispositifs d’aide nord-américains, par exemple, proposent une intervention quotidienne d’une durée comprise entre 20 et 50 minutes (Wanzek & Vaughn, 2008) » Ca correspond globalement à ma pratique.
Eviter de sabrer la récré des élèves
C’est trop vache.
Et puis le temps gagné ne l’est finalement pas puisque le corps de l’enfant est avec toi mais son esprit est en récré avec les autres.
Tenir compte de ce qui se passe en classe
… pour caler les séances d’aide hors classe. Il faut essayer de trouver le créneau idéal pour que les élèves ne manquent pas un moment-clé.
J’essaye de faire en sorte qu’ils sortent sur un créneau de la même discipline que celle sur laquelle je vais travailler.
Certains enseignants acceptent de modifier leur emploi du temps. Mais ce n’est pas toujours possible…
Et puis il faut aussi jongler avec :
- Les sorties diverses (piscine, bibliothèque et cie),
- Les prise en charge extérieures (Orthoptie, Orthophonie…)
Bref, ça demande de nombreux allers/retours dans les classes, emploi du temps à la main pour négocier, proposer, corriger, refaire…
Se garder une plage horaire de secours
J’inscris une plage horaire de secours par semaine dans mon emploi du temps pour :
- Evaluations,
- Observations classe
- Entretiens élèves
- Rattrapage de séances
- Séances supplémentaires
- Et tous les imprévus et les choses non régulières…
Ce créneau ne reste jamais vide !
Réfléchir à la répartition sur les écoles
Optimiser ses déplacements pour limiter les pertes de temps sur la route et éviter de faire exploser son enveloppe de remboursement de frais.
Réfléchir à la pertinence de visiter 2 écoles dans la même demi-journée (Je le fais parfois quand les écoles sont proches)
Je ne me fixe pas des jours dédiés par école, je fais en fonction des demandes et des besoins. Il peut arriver que certaines écoles ne soient pas visitées pendant une période. Mais tout ça varie beaucoup en fonction du secteur que tu couvres (Nombre d’école, éloignement…).
Quoi qu’il en soit, pense à te ménager la possibilité d’avoir des temps d’échanges informels (pendant les récrés ou après la classe) avec les collègues de chaque école. Passer en coup de vent, ce n’est satisfaisant pour personne.
Garder en tête que ton emploi du temps sera fluctuant et temporaire
Les ajustements sont constants, et nécessaires :
- En fonction des aléas (Lucas qui a changé d’horaire pour sa prise en charge orthoptique),
- De tes observations (Ludivine n’est clairement pas dispo pour travailler avec toi les lundis matins à 8h30)
- etc.
Envisager un emploi du temps beaucoup plus fluide
Beaucoup de maîtres E fonctionnent par périodes :
- Ils demandent aux enseignants de leur transmettre les nouvelles demandes d’aide au plus tard une semaine avant les vacances par exemple
- et commencent avec des nouveaux groupes au retour des vacances.
- En fin de période, ils font le bilan des groupes à conserver, des groupes à stopper et des nouveaux groupes à mettre en place pour la période suivante.
J’ai effectivement commencé comme ça, c’est rassurant quand on débute.
Mais maintenant, j’ai un tout autre fonctionnement :
- Les demandes arrivent quand les enseignants en ressentent le besoin,
- Je stoppe ou commence avec les groupes quand c’est nécessaire.
Et je me préoccupe peu des vacances.
Je n’ai donc finalement pas un emploi du temps au sens strict du terme avec des créneaux parqués dans une grille.
Je fonctionne avec mon agenda. J’inscris au fil du temps les séances pour chaque jour.
Pas de changement radical d’emploi du temps d’une période à l’autre mais plutôt des ajustements constants.
Plus d’infos sur l’élaboration de l’emploi du temps dans cet article : Construire un emploi du temps RASED sans stress.
A qui communiquer son emploi du temps ?
- A l’inspection, si on te le demande. Ça dépend des inspecteurs.
- Aux directeurs des écoles où tu interviens, pour qu’ils sachent quand tu te trouves dans leurs locaux
- Aux collègues : tu peux l’envoyer par mail ou l’afficher en salle des maîtres, mais rien d’obligatoire. Ça sert de rappel pour éviter qu’ils ne t’oublient (et que tu te retrouves dans une école vide car tous les élèves sont partis voir le spectacle de noël et qu’on a oublié de te prévenir. Oui, c’est du vécu). Et c’est aussi l’occasion de montrer que lorsque tu n’es pas dans l’école, tu n’es pas en train de te tourner les pouces chez toi. Tu es dans une AUTRE école. Oui, ça parait évident, mais je t’assure, pas pour tous. Le cliché du maître E glandeur a la vie dure.
- Astuce bonus : Afficher son emploi du temps ou ses plages d’occupation sur les portes des salles que tu utilises. Çà t’évitera peut-être de trouver quelqu’un déjà installé quand tu arrives (vécu des milliards de fois)
Combien de séances doit compter un projet ?
Là encore, pas de vérité.
Moi, j’ai tendance à travailler sur des projets relativement restreints dans le temps : A raison de 2 séances par semaine j’excède très rarement Les 12 à 15 séances, soit environ 1 ou 2 périodes.
Parce qu’avec les élèves, on se fixe des objectifs raisonnables, atteignables. Et s’ils ne sont pas atteints dans ce laps de temps, je considère que mon aide n’est pas adaptée à la situation. Il faut trouver autre chose. Je n’abandonne pas lâchement le navire, mais je ré-aiguille sur autre chose (en classe ou ailleurs). Il m’arrive aussi parfois de reprendre plus tard dans l’année ou l’année suivante.
Je trouve qu’au delà de 2 périodes, souvent, tout le monde s’essouffle, aussi bien en groupe de remédiation hors classe qu’en co-intervention en classe.
Mais je sais que d’autres collègues travaillent plus sur du long terme.
Les rares projets longs que j’ai, c’est pour des élèves en grand décrochage scolaire, avec un écart de niveau d’1 an ou 2 (voire plus) avec leur classe d’age, et qui ne relèvent ni d’un PPS (pas de handicap), ni d’un PAP (pas de trouble des apprentissages), ni du SAPAD (Service d’Assistance Pédagogique à Domicile pour les enfants malades/accidentés), ni de l’UPE2A (donc pas primo-arrivant) ni de rien d’autre… autant dire que c’est relativement rare.
Comment tu gères ta paperasse ?
Je vais t’expliquer mon organisation à moi, mais il existe autant de manière de faire que de maître E. J’ai d’ailleurs pas mal changé depuis mes débuts. Mais mon fonctionnement actuel tend à se stabiliser. Il me convient bien.
Comme je l’ai expliqué plus haut, j’essaye de travailler en numérique le plus possible. Ça me permet d’avoir tout sous la main, tout le temps et de pouvoir transférer facilement des documents aux collègues (enseignant, psy scolaire, médecine scolaire…). Et surtout c’est beaucoup moins lourd que le papier. J’ai tout sur une clé USB utilisable à la maison, en classe, en salle des maîtres…
Le papier reste dans mon école de rattachement, et j’ai une version scannée dans l’ordi avec moi.
Je demande aux enseignants de tout me transmettre par mail (PPRE, demandes d’aide, bilans…) et je prends toutes mes notes sur l’ordi (suivis de séances, preps, notes de réunions…).
Un scanner portable voire une souris scanner peuvent être utiles.
Une base de donnée
J’ai une base de donnée Microsoft Access sécurisée qui contient un formulaire par élève que je complète avec :
- Les infos de base : nom, prénom, classe, école, date de naissance etc.
- Les infos scolaires : cursus, aides apportées à l’école, suivis extérieurs, difficultés et points d’appui repérés
- Le contenu de son projet d’aide : Nature de l’aide, dates de début/fin, objectifs, démarches et supports, bilan, prises de notes intermédiaires…
- Les notes de réunions : conseils de cycle EBEP (Élèves à besoins éducatifs particuliers), entretiens parents, enseignants, équipes éducatives…
Je la mets à jour au fur et à mesure que les infos m’arrivent.
Je prends des notes directement dedans pendant les diverses réunions ou après les séances avec les élèves quand c’est nécessaire (Observations, idées pour la suite de la prise en charge).
Quand j’ai besoin d’éditer un projet d’aide, un courrier, ou une fiche bilan, je passe par la fonction publipostage de word et mon document se crée tout seul.
Pour faire les bilans annuels des prises en charge pour chaque école, j’ai un Etat Access. Pareil, ça se fait tout seul.
Difficilement applicable si vous ne maîtrisez pas Access ou équivalent.
Un dossier par élève
Sur ma clé, j’ai un dossier par école, qui contient un dossier par élève, qui lui-même contient tout ce qui concerne cet élève :
- PPRE
- Demande d’intervention du RASED
- Mes propres Compte-rendus d’évaluation ou d’observation en classe
- Éventuels compte-rendus de spécialistes fournis par les parents
- Projet d’aide
- Compte-rendu d’équipe éducative
- Etc
Chaque document est nommé en commençant par la date. Ex : « 2018 10 22 Projet d’aide Louise » Pour le projet d’aide de Louise en date du 22 octobre 2018.
Et le papier ?
Il me reste bien du papier : Les documents de passation des évaluations essentiellement.
Comme j’ai souvent un compte-rendu numérique qui va avec, je ne m’en ressert que rarement.
Mais je les archive quand même dans mon école de rattachement, dans des dossiers par école et par niveau.
Et les documents de suivi des élèves dans chaque école ?
Ce n’est pas au maître E de le faire mais au directeur.
Chaque directeur a son fonctionnement : classeur EBEP, dossiers par élèves, outil numérique…
Renseigne-toi, c’est une bonne source d’information quand tu ne connais pas encore les élèves.
Moi je transmets mes projets d’aide aux directeurs, ils se chargent généralement de les archiver au bon endroit.
Et s’il y a des fiches de suivi des élèves en difficulté, ce sont les enseignants qui les renseignent (Je leur fourni également mes projets d’aide, bien sûr)
Combien de temps garder tout ça ?
Je garde quelques années après le départ au collège des élèves au cas où on me demanderait des infos. Ça n’a jamais été le cas !
Comment tu gères ton agenda ?
Très mal ! Enfin, j’exagère… au fil des années, je me suis un peu organisée. Mais ça reste mon point noir. J’ai tendance à tout noter vite fait un peu en vrac et après je galère pour retrouver les informations dont j’ai besoin pour saisir mes frais de déplacement ou remplir mon bilan d’activité.
Chaque année, j’achète un agenda Moleskine « très grand format » : 19cm par 25cm. Je les aime beaucoup parce que la semaine tient sur la page de gauche et qu’il y a une page vierge à droite pour pouvoir noter ce que j’ai à faire, à préparer, ce que je ne dois pas oublier…
Je mets un code pour chaque groupe et un numéro à chaque séance pour m’y retrouver plus facilement.
Une fois les infos reportées (dans mes frais, bilan etc.), je les passe au fluo.
Pour l’année prochaine, j’ai été tentée par les supers agendas, planners et organiseurs de prof crées par mes collègues blogueuses :
Malheureusement, ils ne sont pas adaptés à la fonction de maître E. Top pour une classe mais pas utile pour nous.
Du coup je me suis lancée dans la conception d’un planner/agenda/cahier journal adapté pour le RASED.
Vous le trouverez dans cet article :
3 planners gratuits pour les Maitres E (RASED)
Que prévoir en terme d’affichage ?
Ça c’est un peu propre à chacun.
Moi je commence toujours l’année avec des murs vierges. Ça évite les distracteurs visuels inutiles.
(Je vous conseille d’ailleurs la lecture de l’article de l’ergothérapeute Juliette Lequinio : Pourquoi faut-il moins d’affichages sur les murs en classe ?)
Et puis je mets en place uniquement les affichages dont on a besoin au jour le jour. Souvent des affiches créées avec les élèves. On discute, ils me disent quoi écrire, comment, de quelle couleur, avec quels dessins (même s’ils sont moches, ça marque les esprits 🙂 ). Et je fais toujours une version miniature à emporter.
J’ai beaucoup plus d’affichages méthodologiques que disciplinaires.
Et pour ce qui est disciplinaire, il m’arrive de photographier les affichages de la classe de l’élève pour qu’on puisse s’y référer ensemble (sur tablette ou PC) dans ma classe.
Ça permet de faire le lien entre les deux.
Et on en profite pour travailler ensemble l’identification des espaces d’affichage et l’utilisation que l’élève peut en faire au quotidien, sans moi.
Enfin, j’ai quand même quelques affichages permanents.
Sur la porte de sortie de ma classe : Mes affichettes de bilan de fin de séance. Plus d’infos dans l’article « Apprendre comment j’apprends grâce au bilan de fin de séance »
Et aussi parfois, dans le couloir devant ma classe, des affichettes qui ouvrent la réflexion pour TOUS les élèves ET tous les enseignants de l’école (métacognition, tolérance, acceptation des différence, prendre confiance en soi…). A découvrir dans ma rubrique « Affichages » :
Que puis-je préparer avant la rentrée ?
Difficile de préparer quoi que ce soit avant de rencontrer les élèves concernés ou d’en apprendre un peu plus sur les problématiques de l’école.
Si tu as les clés de l’école, tu peux déjà te familiariser avec le matériel dont tu disposes, si ce n’est déjà fait, faire un inventaire avec pour chaque outil, les compétences qu’il permet d’aborder.
Tu peux aussi prendre connaissance des dossiers/archives qu’on t’a laissé etc.
Mais surtout, imprègne-toi déjà de l’état d’esprit du métier de maître E et des outils qui existent (Il te faudra une belle palette de solutions pour sortir celle qui correspond bien à l’élève que tu auras en face de toi… il va falloir sortir des sentiers battus) :
Lectures sur internet, ici ou ailleurs
Voici quelques sites RASED (ou presque), intéressants à visiter :
Lectures dans des vrais livres
Livres de la FNAME (Fédération Nationale des Associations de Maîtres E), édités chez Retz. Des ouvrages collectifs, avec une multiplicité de points de vues, d’idées, de remises en question. Des livres agréables à lire : à picorer au grès de ses envies. (Clique sur les couvertures pour plus d’infos) :
Une autre référence, vraiment idéale quand on débute sur un poste E : Dépasser les difficultés d’apprentissage d’Alexandra Brunbrouck. J’ai d’ailleurs consacré un article à ce livre. C’est ici :
Biblio Pédago n°2 : Dépasser les difficultés d’apprentissage
Comment exerces-tu ta mission de personne-ressource ?
J’essaye d’aider mes collègues à :
- Cerner/préciser les difficultés de leurs élèves
- Trouver comment les aider (stratégies, outils, aménagements, petites astuces…) en classe ou ailleurs
- Se dépatouiller sans moi la prochaine fois (Parce qu’avec un secteur de 17 écoles, je ne suis pas là aussi souvent que nécessaire)
Quelques modalités d’action, en vrac :
- Suite aux évaluations et observations que je fais (pour un ou plusieurs élèves) : J’essaye de faire systématiquement une trace écrite pour l’enseignant avec les résultats de l’évaluation, mon analyse et surtout des propositions de pistes à explorer (Ressources, outils, aménagements, posture…)
- Les temps informels : J’essaye d’être disponible pour les discussions de couloirs, de récré, de salle des maîtres… Beaucoup de choses émergent sur ces temps là. Les enseignants confient les difficultés rencontrées par leurs élèves (et les leurs aussi parfois), je lance des idées, on réfléchit, on échange…
- Les conseils de cycles consacrés aux élèves à besoins éducatifs particuliers : J’essaye de faire en sorte qu’on ne reste pas sur des constats (voire un listing) de difficultés. J’apporte des propositions d’aide, d’adaptations… j’incite aussi les autres collègues à parler de ce qu’ils font en classe et qui pourrait aider dans cette situation…
- Les entretiens avec les enseignants : Je répète souvent aux enseignants que, s’ils le souhaitent, on peut se rencontrer pour parler d’un élève en particulier, rédiger un PPRE ensemble, réfléchir à un projet particulier pour leur classe etc.
- Une permanence : Avec ma collègue psy scolaire, on a le projet l’année prochaine de prévoir une « permanence RASED » un jour dans la semaine (sur le temps de pause méridienne par exemple) pour rencontrer les collègues qui souhaitent des infos/un avis/avoir une réflexion croisée à propos d’un élève.
- Une « médiathèque » difficulté scolaire : Je prête beaucoup mes outils : livres, jeux, matériel de manipulation etc. Quand je discute avec mes collègues, je leur parle souvent d’outils qui pourraient coller à tel élève ou telle difficulté… et si je le possède, je le prête dans la foulée, ça aide beaucoup à la mise en oeuvre. Ça demande juste un peu d’organisation pour tenir à jour une liste de prêt et tout récupérer par la suite. Si je n’ai pas l’outil en question, j’envoie un petit mail à tous les collègues de mon secteur pour savoir si quelqu’un accepte de prêter et je fais l’intermédiaire.
- Un blog ! : Et oui, à la base, ce blog était destiné à mes collègues de tous les jours, pour partager trouvailles et outils plus facilement que par mail. Je continue à partager des liens vers certains articles quand ils sont pertinents en fonction de la problématique rencontrées par le collègue concerné.
- La formation : Mon IEN m’a proposé d’animer des formations dans le cadre du plan de formation de circonscription. Mais j’avoue que pour l’instant, je ne m’en sens pas capable 🙂
Certains te diront de faire attention de ne pas te transformer en conseiller pédagogique. Je ne sais pas trop quoi en penser. Peut-être que pour ne pas trop dévier, tu peux te fixer cette ligne de conduite : Ne pas sortir du domaine de la difficulté scolaire. Personne ressource, ok, mais pas pour tout.
Comment communiquer avec les parents ?
Rencontres
J’essaye de rencontrer tous les parents des élèves que je suis au moins 1 fois par an (mais je n’y arrive pas toujours, faute de temps)
Les 2 principales modalités sont les suivantes :
- Rendez-vous avec les parents et l’enseignant de la classe
- et/ou rencontre en équipe éducative.
Mais, quoi qu’il en soit, je ne rencontre jamais les parents sans l’enseignant de la classe.
Si la situation le justifie, je peux rencontrer certains parents jusqu’à 3 ou 4 fois dans l’année, mais ça reste assez rare.
Echanges écrits
Je communique systématiquement par écrit lors du démarrage de la prise en charge :
- Courrier explicatif pour me présenter, expliquer comment je travaille et ce que je vais faire avec leur enfant
- Petit questionnaire facultatif pour en apprendre un peu plus sur leur enfant
Et puis, en fonction des besoins :
- Je leur transmets les résultats d’évaluation avec analyse et éventuellement pistes d’aide (pour les devoirs, les loisirs etc.)
- Je transmets des documents pour expliquer les actions de prévention mises en place et comment ils peuvent, eux-aussi, participer à cette action à la maison (lecture offerte, utilisation du langage oral au quotidien etc.)
Comment communiquer avec d’autres maîtres E ?
- Dans certaines circonscriptions, les maîtres E organisent des rencontres régulières pour travailler ensemble sur certains projets, échanger sur leurs pratiques, faire des études de cas… renseigne-toi et si ça n’existe pas dans ta circo, propose-le.
- La FNAME, Fédération Nationale des Associations de Maîtres E, organise un colloque chaque année qui regroupe des maîtres E de toute la France. De supers conférences, de beaux échanges… et tu peux aussi te rapprocher d’une AME (Association de Maitre E) locale
- Sur Facebook, il existe un groupe intitulé « Cappei à dominante pédagogique – Rased : Maitre E » très actif et réactif.
Hé mais c’est l’arnaque !
Tu avais dis 36 questions, pas 23 !
Meuh non, c’est juste que les suivantes, vous ne me les avez pas encore posées !
Alors, à vos claviers, écrivez-moi vos questions en commentaire (ou vos demandes de précisions), je mettrai l’article à jour régulièrement avec mes réponses.
Et pour être tenu au courant des mises à jour, cochez la case « Me prévenir par mail en cas de réponse » après avoir rédigé votre commentaire.
Bonjour,
Je suis nommé sur un poste de maître E pour l année scolaire prochaine. Je recherche toutes informations possibles pour mieux appréhender le poste.
Je n’ ai pas trouvé vos : grilles d’entretien, questionnaires, grilles d’observations..pourriez-vous me les faire parvenir ?
Merci beaucoup
Bonjour, Merci beaucoup pour tous ces précieux conseils ainsi que les nombreuses ressources… Comme proposé dans l’article, vous nous invitez à vous envoyer une demande pour les documents (comme la grille d’entretien avec les parents)… Je vous avoue que je suis extrêmement intéressée car je suis toute « jeune » dans ma fonction et mes premiers entretiens arrivent à grands pas…
Hâte de découvrir vos documents… Merci encore