La demande de départ : J’ai une ambiance de classe toute pourrie (Euh… difficile) cette année.
Ils ne sont pas sympas entre eux, se parlent mal…
Ils ont besoin d’apprendre l’empathie, l’entraide, la bienveillance, la solidarité, la gratitude…
Voici donc quelques idées et 8 livres très chouettes pour ouvrir la discussion et faire réfléchir… ou peut-être trouver un point de départ pour un débat philo.
Mes deux préférés, adaptables du cycle 1 au cycle 3
Un chaudoudou c’est un signe de reconnaissance positif : une gentille parole, une marque d’attention, un compliment sincère…
Le chaudoudou est :
- Gratuit : on n’attend rien en retour
- Explicite : si l’autre fait quelque chose de bien, je le dis, si j’aime comme il est, je le dis…
- A l’infini : On a toujours des chaudoudoux, on peut en distribuer autant qu’on veut
- Il fait du bien à celui qui le reçoit, il fait du bien à celui qui le donne (On retrouve le principe des seaux)
Jean-François Laurent en parle tellement bien, cette vidéo est à voir absolument :
Un extrait de l’article que le blog Apprendre à éduquer à consacré au livre :
L’histoire commence dans un pays lointain, il y a fort longtemps de cela où tout le monde vivait très heureux et échangeait des chaudoudoux inépuisables. Chaque fois que quelqu’un recevait un chaudoudoux, il se sentait immédiatement chaud et doux de partout. Les gens de ce pays n’arrêtaient pas d’échanger des chaudoudoux et on pouvait en avoir autant qu’on voulait car les chaudoudoux étaient gratuits ! Il suffisait de plonger la main dans son sac et de les offrir.
Mais voilà, la vilaine sorcière Belzépha n’était pas contente : les gens étaient si heureux qu’ils n’achetaient pas ses filtres et potions magiques. Elle décida de semer le doute dans l’esprit des villageois : et si un jour, il n’y avait plus de chaudoudoux ?
Les villageois commencèrent à avoir peur de la pénurie : chaque fois qu’une personne offrait un chaudoudoux, ses proches craignaient qu’il n’en reste plus pour eux. Les parents et les enfants commencèrent à se surveiller et à hésiter avant d’échanger des chaudoudoux.
Les gens arrêtèrent de sourire, devinrent plus sujets à la maladie, à la dépression, certains en vinrent à mourir.
La sorcière était satisfaite car elle vendait beaucoup plus de potions mais craignait que tous les villageois ne meurent. Elle inventa donc les froids-piquants.
Les froids piquants rendaient les gens froids et hargneux mais au moins, ils ne mourraient plus. Soit ils achetaient des pilules à Belzépha, soit ils devaient travailler pour pouvoir s’offrir des chaudoudoux devenus rares et chers.
Mais un jour arriva Julie Doux dans le village. C’est une belle et généreuse femme qui aime sourire aux enfants et qui n’a jamais entendu parler de la pénurie de chaudoudoux. Elle en offrait gratuitement sans avoir besoin de lui demander. Les enfants l’adoraient car ils se sentaient bien avec elle. Eux aussi se mirent à distribuer des chaudoudoux quand ils en avaient envie, comme dans le bon vieux temps.
Ce livre encourage les enfants à voir comme c’est facile et gratifiant d’exprimer gratitude, appréciation et amour au quotidien.
Imaginons qu’on se promène tous avec un seau rempli des compliments ou marques d’attention que les autres nous ont apporté…
La suite s’enchaîne en toute logique :
Lorsque je remplis le seau de quelqu’un (par mes paroles ou mes actes),
Il se sent mieux et moi aussi (mon seau se rempli en même temps que je remplis celui des autres).
Parfois certaines personnes dont le seau est vide essayent de le remplir en pillant le seau des autres (en leur disant des méchancetés par exemple)
Mais ça, ça ne fonctionne pas…
Bref, à travers cette métaphore on aborde tout un tas de choses tellement importantes.
Si en plus on en profite pour faire des petits jeux de rôle au cours de la lecture, le message passe encore mieux. Par exemple :
– Mise en situation : Louisa vient de faire tomber sa trousse et tout son contenu est étalé par terre. (Un élève joue Louisa)
– Qu’est-ce qui pourrait vider son seau ? (Là encore, on joue la situation : lui dire qu’elle est maladroite, ricaner, shooter dans sa trousse… la faire s’exprimer sur ce qu’elle ressent)
– Qu’est-ce qui pourrait le remplir ? (On joue toujours : l’aider à ramasser, lui proposer de l’aide…)
Pour les plus jeunes on peut même “accessoiriser” le jeu de rôle avec de vrais petits seaux remplis par exemple de Playmais. On remplit/vide en fonction des paroles/actions des autres.
Bref, l’idée devient vite une philosophie quotidienne. Ça permet de jauger rapidement où les enfants en sont :
– “As-tu rempli un seau aujourd’hui ?”
– “Quelqu’un a-t-il rempli ton seau aujourd’hui ?”
Et les enfants peuvent aussi exprimer leurs ressentis :
– “Quand tu me dis ça, ça me vide mon seau”, “Merci d’avoir fait ça, ça m’a rempli mon seau !”…
Sélection spéciale petits (Cycle 1 voire 2)
Amos travaille au zoo. Malgré des journées bien remplies, il trouve toujours le temps de passer voir ses vieux amis. Mais, ce matin, atchoum ! Amos se réveille enrhumé, et il doit rester au lit. Que vont faire ses amis sans lui ?
Bien adapté au cycle 1
Cette histoire douce montre que les gentilles attentions envers les autres finissent souvent par payer. La bienveillance d’Amos envers chacun des animaux est le début d’un élan de solidarité et d’entraide lorsqu’il se retrouve cloué au lit…
L’avis de Ricochet :
C’est l’histoire d’un vilain petit gâteau rose égocentrique et dépourvu de savoir-vivre. Les formules de politesse sont absentes de son langage et il prend un malin plaisir à désobéir à ses parents. Au toboggan, il passe devant tout le monde en beuglant « dégage! ». Il ne partage pas, ne s’excuse jamais et a toujours raison (évidemment!). Aller au lit, « c’est tarte »! Et se laver lui casse les pieds. Mais un beau jour, ce gâteau (plutôt indigeste) est kidnappé par des gentils cyclopes géants qui le prennent pour un… chapeau.
Méfiez-vous des apparences ! Sous l’aspect d’innocentes douceurs se cachent parfois de vrais petits monstres…
« Heureusement, même le plus vilain de tous les petits gâteaux peut changer. » Ouf, nous voilà rassurés par cette prise de conscience un peu tardive mais bien réelle ! Une histoire un tantinet loufoque qui se déroule au royaume du sucre et aborde le thème du gâteau roi (ou plutôt de l’enfant tyran!)…
Et les autres…
“On a souvent besoin d’un plus petit que soi.” C’est ainsi que le roi lion lui-même va devoir la vie à un tout petit allié, une minuscule souris… Chacun connaît la célèbre fable de La Fontaine, Le lion et le rat. Elle a été inspirée à son auteur par le texte d’Esope, qui mettait en scène les mêmes personnages, et dont Phèdre, au 1er siècle de notre ère, avait conçu une première adaptation. A la fin de cet album, aux illustrations ponctuées d’onomatopées animalières, le lecteur, jeune ou moins jeune, pourra lire ou relire ces trois versions, si semblables et pourtant si différentes.
Anna, Charles, Martin, le panda Eau-Paisible et son neveu Koo, apprennent ensemble à se méfier des apparences, à aller au-devant des autres et à profiter du temps passé auprès de ceux qu’ils aiment.Nous retrouvons avec plaisir les héros de “Petits contes zen”, accompagnés de Koo, le neveu d’Eau-Paisible. Ensemble, ils vont apprendre à connaître et à apprécier la vieille voisine acariâtre, en allant au-delà des apparences…
Le petit panda ne parle qu’en haiku (Une belle porte d’entrée pour une production d’écrit)
Album à savourer avec une tasse de thé à la pomme, obligatoirement (ça marquera d’autant plus les esprits 😉 )… enfin, l’infusion à la pomme est peut-être plus indiquée en fonction de l’age des lecteurs 🙂
Plus d’infos sur le blog de Vivre Livre.
Tout commence par un paysage jaune et lunaire d’où surgit une camionnette rouge. Un homme en descend et ouvre son coffre pour rendre la liberté à des oiseaux..Mais voilà qu’au moment de l’envol, il reste au fond de sa camionnette un petit oiseau ne sachant pas voler. Sur ces images cinématographiques vient se dérouler un texte, épuré, sobre et magnifique qui évoque l’importance des petits détails. Comme ce petit oiseau à qui il montre comment voler et qui changera la vision de cet homme . En peu de mots, tout est dit.
Pour se rendre compte que même les petits actes de gentillesse peuvent faire toute la différence.
Chaque dimanche, Tom et sa mamie traversent la ville en bus, jusqu’au terminus. Mais aujourd’hui, Tom traîne des pieds. Pourquoi doit-il attendre le bus sous la pluie? Pourquoi doit-il toujours aller là-bas? Pourquoi certains ont ceci ou cela et pas lui? Au fil du voyage, sa mamie répond avec humour et bon sens aux jérémiades de son petit-fils, lui ouvrant les yeux sur la beauté du monde qui l’entoure. Arrivé à destination – la soupe populaire d’un quartier de la ville, où sa grand-mère est bénévole –, Tom se réconcilie avec lui-même : qu’il est bon de retrouver les habitués, de se sentir utile, d’être capable de donner...
Tom pose des questions apparemment simples tout au long du livre, mais les réponses de sa grand-mère suscitent toujours de l’empathie envers les autres personnages. Ceci pour ne pas oublier que chaque personne que nous rencontrons a des compétences et une histoire, encore faut il être assez ouvert pour s’en rendre compte.
Pour aller plus loin…
Il est parfois plus facile de vivre ensemble quand on se connait un peu mieux (soi-même et les uns les autres).
Vous trouverez peut-être des idées utiles dans l’article suivant :
Mieux se connaitre pour mieux apprendre : des Blobs et des étoiles.
Et vous ? Vous avez d’autres références à nous faire découvrir ?
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